mardi 21 décembre 2010

Haïti pays perdu ? Pauvre Haïti !

Et voilà,
Bientôt un an. Un an que la terre a tremblé et que tout est tombé.
Un an ça passe vite. Pour moi, pour nous.
Un an c'est long. Pour eux, sans maison, à attendre les promesses de l'occident.
Les promesses n'engagent que ceux qui y croient
... et encore une fois, que de promesses ont été faites à Haïti et surtout aux Haïtiens puisque l'État n'existait déjà plus avant le séisme.

Les millions de dollars ont plu d'une manière aussi soutenue que le dernier ouragan mais malgré cela, où en sommes-nous aujourd'hui ? Haïti, déjà l'un des pays les plus pauvres du monde, ne vivait pas à la même époque que nous. Quelques décennies de retard... Il fut en son temps l'un des pays les plus en avance de toute l'ère caraïbe. C'était il y a bien longtemps. Le séisme lui a fait faire un effroyable bond en arrière.

Nous reconstruirons tout de zéro, dirent-ils. Le zéro est toujours là, pas la reconstruction. Entendons par là la reconstruction au sens le plus large.
10 milliards de prévus pour cette immense tâche. L'inexistence des infrastructures de services public avant la catastrophe permet au moins une chose : en construire un neuf, bien pensé, pour le bien de la population. Il en est de même pour le reste. Un groupe d'experts a affirmé qu'avec les sommes promises il était possible de reconstruire un pays moderne technologiquement et écologiquement en pointe pour le bien de tous (à savoir connexion à l'internet haut-débit, recyclage et revalorisation des déchets, j'en passe et des meilleurs).

Au lieu de ça, l'argent dort sur des comptes bloqués. Les États-Unis, qui se sont désignés chef de chantier et logisticien (rôle qu'aurait dû endosser l'ONU) agissent de manière exécrable comme ils le firent dans le pays avant le séisme. Ils négocient directement avec les ONG au lieu de valoriser l'État et donc discrédite celui-ci une fois de plus. Pourquoi organiser des élections alors ?
Les États-Unis snobent donc l'État haïtien en ne respectant pas les règles mais se met respecter celles-ci lorsqu'il s'agit d'économie. En effet, la reconstruction doit passer par la mise en place d'un dossier envoyé on ne sait où, ou une décision sera prise ou pas, avant que ce même dossier reviennent sur le terrain. Nouvelle étape et non des moindres : après avoir réfléchi à la faisabilité du projet en fonction de son coût et tutti-quanti, on passe à l'appel d'offre dans un pays où, rappelons-le, aucune entreprise ne peut y répondre.

Espérons seulement que les dons promis arriveront bien un jour sur le sol haïtien. Que l'exemple français ne soit pas suivi. La France avait en effet prévu de financer la reconstruction du palais présidentielle. Quand la facture de 200 millions de dollars est arrivée, le projet a été enterré.

Bref, il paraît qu'Haïti était en situation d'urgence.
L'urgence est une notion fluctuante.

Autre fléau : le choléra. Tout aussi destructeur que l'excès de bureaucratie. Les haïtiens crient au scandale. Des soldats népalais de l'ONU seraient à l'origine de cette nouvelle plaie. Des hommes révoltés entament une chasse aux sorcières prêt à lyncher pour se venger et s'opposent avec forces aux troupes venues les aider. Exutoire se dit-on. On se dit aussi, une nouvelle fois, pauvre Haïti. On se révolte face à cette bêtise. On se dit qu'avec ce genre de comportement Haïti est définitivement perdu.
Oui mais voilà... l'épidémie de choléra a bien pour origine le campement des soldats népalais. Tout est fait pour étouffer l'affaire, et on le comprend. Mais les conditions d'hygiènes, les latrines qui se déversent dans la rivière où tous boivent et se lavent... vous devinez la suite. Des rapports de médecins français confirment l'affaire au plus haut niveau.


Pour finir : des orphelins haïtiens adoptés par des familles françaises avant même le séisme n'arrive qu'aujourd'hui en France. Ils ont survécu à un tremblement de terre, un ouragan, une épidémie de choléra. Il en a fallu du courage à ces familles et ces enfants. Ou comment rajouter des bâtons dans les roues à un cycliste cul de jatte.

Bureaucratie quand tu nous tiens...
Pauvre Haïti...

PS : aux États-Unis, quelques minutes suffirent pour dépenser 370 milliards de dollars et 'sauver' le système financier américain.
Ouf, enfin une bonne nouvelle.

vendredi 19 novembre 2010

Journée de remaniement

Voilà, ça y'est ! C'est fait !
Après 5 mois de suspens insoutenable, nous connaissons les nouvelles têtes du gouvernement.
Quelle délivrance ! Nous n'en pouvions plus de nous languir. Le secret story politique s'est donc conclu par un magnifique effet de surprise.

Au jeu de « c'est celui qui dit qui y'est », François Fillon a gagné. Ce sera lui le nouveau premier ministre. Enfin un homme à la barre après 3 ans de vacances du pouvoir. Enfin quelqu'un qui a le charisme et la prestance nécessaire pour contrebalancer l'hyperprésidence sarkoélyséenne.

Des politiciens promis à un brillant avenir vont donc gravir les marches de quelques ministères. Tout d'abord, saluons la récompense obtenu par un jeune comique troupier auvergnat. Le blondinet Hortefeux sera le chef de l'intérieur. Une blondinette, quant à elle sera la chef de l'intérieur du tribunal – voire même chef de l'intérieur des dossiers du tribunal. N'oublions pas un frétillant châtelain comme chef de l'École. Suivi d'une nouvelle blonde, puis d'encore une autre, pour les universités et l'apprentissage professionnel. Morano et Bachelot, qui elle aussi fait une apparition surprise dans ce gouvernement, pourront toujours s'allier au jeune Brice pour apporter une touche d'humour et de décontraction lors des stages de cohésion d'équipes du mercredi matin.

Nous pouvons maintenant révéler les coulisses d'un moment crucial de cette journée. D'après une source sûre, voici comment cela s'est déroulé... ou pas.

L' Iphone du geek Fillon sonne.

- Salut fifi, c'est le président de tous les français du monde à l'appareil.
- Ha, bonjour Monseigneur.
- Bon, dit le président, c'est pas tout mais maintenant va falloir que tu me montes une nouvelle équipe.
- Justement, j'y travaille depuis ce matin ! Répondit le baladin.
- Alors qui tu vois pour appliquer mes idées à moi que j'aime ?
- Et bien, enchaina le brun gominé, j'avais pensé à Brice Hortefeux, Michelle Allio-Avec-Son-Mari, Valérie Pécresse, François Baroin, Rosely...

Le premier des français coupa alors sèchement le premier des ministres.

- Oui bon ça va. Tu vas pas me relire toute la liste que je t'ai donné. - C'est des autres que je te parle.
- Heu...oui, les autres. Et bien j'en ai quelques uns, dit-il fièrement.
- J'écoute.
- Alain Juppé.
- Le québécois ? Pourquoi ?
- Et bien j'ai fait un tour au ministère de l'écologie et il reste plus une bouteille. Il nous a tout sifflé le Borloo alors je pensais que Juppé pourrait nous rapporter quelques bons vins, voire même quelques uns avec leurs pots.
- Ça se tient. Ensuite ?
- Jeannette Bougrab.
- Celle qui, au nom de la HALDE, a contredit en justice une décision prise par la HALDE. Pourquoi ?
- Parce-qu'elle respecte nos méthodes. Elle provoque cafouillage et flottement, répondit le polichinelle.
- Ça se tient. Ensuite
- En plus, comme on a viré Amara et Yade et qu'on a gardé Hortefeux, il nous faut bien quelques non-auvergants.
- Bon pour le reste t'as qu'à prendre ceux qu'on a déjà parce-que là je suis pressé. Y'a Carlita qui m'appelle pour me faire lire sa BD Comics où elle est une super héroïne. L'avantage de la BD c'est qu'elle fait pas 50 prises pour être coupé au montage. Elle est pas trop forte ma femme d'amour que j'aime de tout mon cœur ?

Et c'est la que le téléphone coupa... ou que je me réveilla. Je ne sais plus trop.

Revenons à nos moutons : il n'y aurait pas comme un air de déjà vu dans ce gouvernement ?
En tout cas, la France a de la chance d'avoir deux super héros à l'Élysée.

mercredi 10 novembre 2010

Le flegme britannique ou comment annoncer 'droit dans ses bottes' le retour de l'esclavage

Le gouvernement anglais l'a annoncé : les chômeurs de longue durée, ces crétins de flemmards, vont devoir bosser gratis pour l'État ou des entreprises. Histoire de leur redonner goût au travail sous peine de perdre leurs allocations chômage. Idée lumineuse !
Évidemment quand on est un néo-libérale convaincu, un chômeur ne peut être qu'un profiteur, un fainéant, un parasite, bref une énorme verrue en plein milieu du visage économique britannique.
C'est vrai quoi, il faut bien compenser la perte des 500 000 emplois de fonctionnaire annoncé par le plan drastique - et surtout inhumain – de David Cameron.

Ces chômeurs feraient donc des TIG. Où comment permettre à l'État britannique de nouvelles économies là où il aurait été obligé de dépenser quelques Livres.

Ces pauvres gus seraient donc forcés à accepter sous peine de se retrouver sans aucune ressource financière. Et oui, ''forcés''. C'est bien ça le problème. Il s'agit de travail forcé et non de bénévolat. Ou comment permettre le retour de l'esclavage dans un pays moderne.

Et puis d'abord s'ils ne travaillent pas c'est bien de leur faute et non celui, entre autre, de la crise financière confortée par certaines pratiques de la City. Dans les dorures des cabinets confortables du bord de la Tamise il fut facile pour Ian Duncan Smith d'émettre cette proposition.

Il s'agit donc d'une annonce choc... qui choque. Une annonce populiste qui, au mieux ne résout pas le problème du chômage, au pire stigmatise une partie de la population, celle touchée par la crise, et dresse les sujets de sa Majesté les uns contre les autres.

D'ici à ce que l'idée arrive en France, il n'y a que 32 kilomètres.

samedi 6 novembre 2010

Tapis rouge... de Chine

Et hop, tournée du grand commandeur du monde chinois, et même du monde tout court, en notre beau pays ronchonneur. Comme nous invitons, nous payons. Et comme il est l'invité, il impose ses volontés.
Donc, hors de question de parler du récent prix Nobel de la paix alors même que la France se réjouissait de cette récompense; hors de question de parler des droits de l'homme. L'un allant avec l'autre, on avait bien compris. Pourtant le rappel fut fait aux journalistes, en tout cas à ceux désirant faire leur métier. Pas trop de bruit du coup. Il est vrai que l'épisode Kadhafi a contribué à borner cet état de fait : on ne parle pas des droits de l'homme dans le pays des droits de l'homme; ou alors en privé... ou pas.

Les journalistes "muselés", manquait plus qu'à faire de même avec le badaud. Celui qui, avec un peu de conscience, refuse cette présence chinoise et ose brandir une pancarte pour manifester cette opinion. Heureusement, les forces de l'ordre ont agi pour éteindre cette protestation, ce droit pourtant constitutionnel.
Ils n'ont fait qu'obéir à un ordre me direz-vous. Certes ! Mais un ordre, peu importe celui qui pourrait le donner, est illégal si par définition il ne respecte pas la loi. De nos jours cette constatation simpliste ne choque guère de monde.

Bref, et tout ça pour quoi me direz-vous ?
Que succédera à tout ce silence orchestré de main de maître ?

Et bien une fois de plus à caser un énième effet d'annonce.
100 airbus de vendus, un gros contrat pour Areva... Que de sous pour notre pays. La France de Sarko est heureuse.

Oui... mais non. Sur les 100 avions de commandés, environ 40 ne sont qu'une confirmation d'une commande de 2007 qui, évidemment avait déjà été annoncée à coups de trompettes. De plus, airbus est européen et non français. La recette fond une nouvelle fois.
Idem pour le contrat de nucléaire civil.
Si on prend en compte le fait que la Chine a réussi, sans grande difficulté, à obtenir un transfert de compétences et de technologies gageons que, d'ici quelques années, ils n'auront plus besoin de nos avions, ni de nos centrales.

Par contre, ils pourront toujours se marrer le jour ou un hurluberlu de Français se souviendrait qu'il existe un texte parlant des droits fondamentaux de l'Homme.

Nos élites nous disent : nous avons besoin de la Chine.
Oui, mais la Chine, n'a-t-elle pas besoin de nous ?

A ce rythme là, d'ici quelques temps, ils n'auront plus besoin de personne.